Afin de s’assurer que la gauche, ne fasse pas, aux prochaines élections régionales prévues en 2010, le
même quasi grand schelem, qu’en 2004, certains, à l’UMP, imaginent carrément de supprimer les conseillers régionaux. C’est l’idée centrale de la proposition de loi déposée, notamment, par le sénateur Eric Doligé, président du Conseil général du Loiret, attelé, pour l’occasion, au peu fréquentable Charles Pasqua.
L’ancien ministre de l’Intérieur, est, il vrai passé depuis longtemps grand maître de la manipulation électorale.
Considérant, dans ses attendus que « les conseillers régionaux sont élus au scrutin de liste proportionnel. Ce type de scrutin a conduit à l'instabilité des exécutifs qu'il a fallu corriger
par un système complexe et à une faible représentativité des élus, peu connus de leurs électeurs. Au contraire, les conseillers généraux puisent leur légitimité dans le scrutin cantonal
uninominal majoritaire à deux tours qui fonde sans conteste leur représentativité », Pasqua et consorts proposent de « confier à des conseillers territoriaux le soin d'assurer à la fois
le mandat départemental et le mandat régional. Au chef-lieu de département, ils régleront par leurs délibérations les affaires départementales et les affaires régionales au chef-lieu de région,
en lieu et place des conseillers régionaux. »
« Afin de ne pas écarter le scrutin proportionnel, garant de la diversité, poursuivent les auteurs hypocritement, les communes de plus de 30 000 habitants pourront élire leurs
conseillers territoriaux sous cette forme après un découpage des territoires pour les rendre homogènes. »
Ainsi, depuis de nombreuses années, on s’interroge – on s’indigne parfois –
sur la pertinence d’un mode de scrutin départemental archaïque et injuste parce qu’il institue une surreprésentation du monde rural par rapport aux zones urbaines. Or, au lieu de tenter de
corriger cette injustice et de rééquilibrer les pouvoirs locaux, Eric Doligé et Charles Pasqua proposent ni plus ni moins d’aggraver la situation.
Minorités. Parler de « système complexe » relève de la plus
sournoise des manipulations politiques. Le mode d’élections des conseillers régionaux est en effet calqué sur celui des conseillers municipaux, selon le principe suivant : assurer une majorité
stable tout en permettant l’expression des minorités. Eric Doligé et Charles Pasqua, envisagent-ils, ensuite, de revenir aussi à une élection des conseillers municipaux par un scrutin uninominal
à deux tours ?
Chacun constatera que, sous des discours d’efficacité, ces durs de l’UMP cherchent (avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy ?) à supprimer ces contre-pouvoirs gênants que représentent, pour eux
les conseils régionaux, de surcroit lorsqu’ils sont quasi exclusivement de gauche.
Si cette proposition de loi devait être adoptée, la démocratie locale serait menacée. Une fois de plus, comme c’est désormais fréquemment le cas depuis l’élection de Nicolas
Sarkozy.