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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 14:29

castmember-paris.jpgIl était une fois un jeune bien mis de sa personne qui, après des mois de galère, fut embauché comme intérimaire au sein du monde magique de Disneyland Paris. Erwan*, comme nous l’appellerons ici, dut d’abord aller quérir auprès de l’agence de travail intermittent une paire de chaussures de sécurité. Puis plusieurs fois par semaine, au gré des besoins des établissements du parc, il prit le métro et le RER durant quatre vingt dix minutes dans chaque sens pour se rendre au pays de Mickey et Donald. Ses missions, différentes en fonction des lieux où il fut affecté : servir les très nombreux touristes qui viennent se sustenter dans les restaurants du parc, débarrasser des tables, nettoyer la vaisselle, faire le ménage.
Cependant, même si ses costumes varièrent selon le terrain de mission, le même rôle fut irrémédiablement attribué à Erwan : celui d’une Cendrillon des temps modernes (au sens même où l’entendait Charlie Chaplin). L’invisible mégère qui dirige ce pays des rêves transforme en cauchemar le quotidien de ceux qui le font vivre. Ainsi, nul espoir de se voir servir un repas, comme cela se passe dans tout autre établissement de ce type en France – même chez Mc Donald. Pour ceux qui, comme Erwan, attendaient leur premier salaire pour pouvoir enfin manger, il n’y avait d’autre choix que de débarrasser, le ventre vide, les tables souvent jonchées de nombreux restes. Une seule fois, un « CDI » lui permit d’acheter un repas à cinq euros avec son badge de castmember à durée indéterminée.
Dans le monde désenchanté de Disney, la caste inférieure des intérimaires n’a qu’un seul droit : celui de travailler sans broncher.
Un jour, un petit chef à qui le style d’Erwan ne plut pas, décida qu’il fallait s’en séparer. Il appela l’agence d’intérim et accusa Erwan de s’être servi un café, d’avoir volé de la nourriture et d’avoir abandonné son poste. De ce jour, Erwan fut déclaré personna non grata dans les coulisses peu reluisantes du Disneyland Paris. Retour à la case galère.

 

*le prénom a été changé

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 10:42

mairie argonneCa ne va pas faire bon effet sur les graphiques de Florent Montillot. A quelques jours d’intervalle, la mairie et le poste de la police nationale de l’Argonne puis un taxiphone de La Source ont été les cibles de voitures-béliers. On nous assure pourtant, à longueur de réunion publique, qu’avec le déploiement sans précédent de policiers municipaux, de caméras, de médiateurs de nuit, on maitrise la situation. Mais puisqu’on vous le dit ! Chacun connaît, en la matière, les exposés lyriques et autosatisfaits de l’adjoint à la sécurité. Mais la réalité vient parfois percuter – c’est le cas de le dire – les plans com’ bien huilés et les discours à effet brouillard. Parce que nonobstant le gadget du carrefour des parents (qui revient à se contenter de reporter sur ces derniers les fautes de leurs enfants), s’attaquer presque exclusivement aux conséquences sans se soucier aussi des causes profondes revient toujours à reculer pour mieux sauter. Parce que le climat ultrasécuritaire de la France sarkozienne ne fait qu’envenimer les choses.

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 14:26

terroir.JPGQuentin Thomas aura ainsi été démissionné par Serge Grouard. L’ex-conseiller municipal estampillé Mouvement pour la France (MFP) paie là ses bavures commises sur le net : la publication il y a quelques mois sur feu son blog d’un commentaire hautement diffamatoire à l’égard de Simone Veil et la participation, cet été, via Facebook, à une soirée aux terribles relents racistes organisée par l’ex-Nouveau Centre Martin Berthelot. Le jeune villiériste a bien tenté de jouer les vierges effarouchées en affirmant qu’il s’était retrouvé à son insu comme « administrateur » de cet événement privé. Or, si l’on peut effectivement être ainsi désigné « administrateur » par le créateur de l’événement (Martin Berthelot) sans l’avoir souhaité, il est obligatoire d’être dans la liste des invités ayant répondu positivement. Une action qui ne peut être faite que depuis le profil de l’intéressé (par lui-même ou par un tiers qui y aurait accès). Il est donc de totalement impossible que Quentin Thomas ait pu être inscrit comme participant à son insu. Ni y laisser de commentaires (voir l'image). On ne choisit pas de s’acoquiner avec un parti aussi nauséabond que le MPF sans risquer un jour de s’y bruler les ailes d’un militantisme naissant.
Reste que si la sanction est juste, elle pose de questions.
La précédente bavure, au moins aussi grave, ne méritait-elle pas à elle seule la punition infligée par Serge Grouard à Quentin Thomas ?
Mais surtout, l’acharnement dont le député-maire d’Orléans fait preuve à l’égard de Fansolo alias Antoine Bardet apparaît plus que jamais totalement disproportionnée. Comme si, pour l’édile UMP, son égo comptait plus que l'honneur d'une grande dame de son parti.

Lire aussi :

>> Quentin Thomas se rebiffe

>> La thèse du complot

>> L'infâme sur "Orléans par passion"

>> Il faut sauver le militant Bardet

>> L'indigne indignation de Serge Grouard

 

Merci à Mourad Guichard de Libé Orléans pour la photo >> Lire son article

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 11:17

GrouardMaranoC’était en page deux de La République du Centre du vendredi 22 septembre. La photo illustre sur cinq colonnes la visite de la secrétaire d’Etat à la famille venue vanter l’accompagnement parental made in Orleans. Les « figurants » ont été sélectionnés avec soin, représentant la diversité du la population de l’Argonne. Ou presque : en dehors de la ministre, du maire et de son adjoint, aucun blanc n’apparaît sur la photo. A croire que le « conseil des droits et devoirs des familles » auquel était venue assister Nadine Morano, ne concerne que les familles d’origine immigrée. Mais c’est surtout l’attitude de Serge Grouard qui étonne le plus. Faisant fi des règles élémentaires de préséance, le député-maire est placé devant Nadine Morano. Il bombe le torse, « fier comme s’il avait un bar-tabac » aurait dit Coluche. La paternité du dispositif revient pourtant à son adjoint à la sécurité recalé à l’arrière-plan. En embuscade ?

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 13:52

Sarkozy-Hortefeux-Besson : l'humiliation. Après l'ONU, le Pape, de nombreux évêques, des dizaines d'organisations laïques et confessionnelles, des démocrates de gauche et de droite, des milliers de citoyens, le Parlement européen, c'est au tour de la Commission européenne, par la voix de sa commissaire à la Justice, la Luxembourgeoise Viviane Reding, de dénoncer l'insupportable politique anti-Roms de la France auquel s'ajoute le mépris à l'égard des institutions internationales dont font preuve de nombreux caciques de l'UMP. « J’ai été personnellement consternée, a-t-elle dit, de cette situation dans laquelle des gens sont expulsés d’un Etat membre de l’Union simplement parce qu’ils appartiennent à une minorité ethnique. C’est une situation que j’espérais que l’Europe n’aurait pas à vivre à nouveau. Ce n’est pas un délit mineur et j’irais même plus loin : c’est honteux ».

Article 2 du traité sur l'Union européenne : « L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes ».

>> Lire la chronique de Bernard Guetta sur France Inter ce mercredi 15 septembre

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 11:28

ruban-violet.jpgExpulsions de roms, projet de déchéance de la nationalité française : on dira ce que l’on voudra, cette escalade sécuritaire du gouvernement pue terriblement. Elle diffuse de nauséabonds relents d’une époque qu’on croyait révolue. Il y a une époque où l’on faisait la distinction en France entre les Français d’origine juive et les autres, entre les juifs français et les juifs étrangers, une époque où l’on arrêtait – et déportait – des hommes, des femmes, des enfants pour leur seule appartenance à la religion juive. Comme aujourd’hui on arrête et expulse des hommes, des femmes et des enfants pour le seul fait de leur appartenance à la communauté des roms de Roumanie. Il faut appeler un chat un chat. C’est la terrible et intolérable logique du bouc émissaire. On fait croire aux citoyens gavés de 13h de TF1, de Koh Lanta, et autres secret story que leur sentiment d’insécurité, voire leurs difficultés économiques vont prendre fin avec l’expulsion de quelques centaines d’être humains qui fuient la misère et la discrimination d’un état postcommuniste.
Après la gauche et le pape Benoît XVI, même une partie de la droite s’en émeut. Dominique de Villepin dénonce « une tâche de honte sur notre drapeau ».
Interrogé récemment sur France Inter, Edwy Plenel, le fondateur du site Médiapart – par qui le scandale Woerth-Bettancourt est arrivé – qualifie le président de la République, à propos de l’annonce d’une déchéance de nationalité,  de « délinquant constitutionnel ».
Comme d’autres et avec d’autres, je n’ai de cesse, ici, de tirer la sonnette d’alarme face aux coups de boutoirs qui martyrisent notre démocratie depuis que Nicolas Sarkozy est chef de l’Etat.
Plus que jamais, il devient nécessaire de « un ruban violet pour dire stop à Sarkozy ».

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 15:49

grouard-fb.JPGConsommateur-utilisateur assidu de réseaux sociaux, j’ai évidemment lu avec une grande attention l’article paru dans La République du Centre du 18 août à propos de l’engouement des Orléanais pour Facebook.
Un encadré intitulé « une véritable arme politique » nous apprend que « Serge Grouard, Jean-Pierre Sueur et François Bonneau font partie des hommes politiques qui occupent le terrain Facebook ». Le sénateur du Loiret et le président du conseil régional du Centre ont y ont effectivement un profil très actif. Le député-maire d’Orléans, lui, en est quasiment absent, contrairement à ce que laisse entendre le quotidien. Une recherche approfondie permet seulement de découvrir deux pages au contenu très indigent, l’une, rubrique « intérêt », comptant un seul et unique ami ; et l’autre, estampillée « personnage public », totalisant quatre fans. A comparer aux presque 5 000 amis du profil de Jean-Pierre Sueur. Autant dire que Serge Grouard accorde une importance négligeable à ce nouveau mode de communication. Enfermé dans sa tour d’ivoire, le maire d’Orléans aurait-il peur de la liberté que laisse aux internautes un espace ouvert à tous les commentaires ? Il y préfère sans doute une communication coûteuse et totalement maîtrisée.

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 12:31

censure.jpgDidier Porte, Stéphane Guillon… les matinales de France Inter vont devenir tristes et en tout cas beaucoup moins corrosives. Jean-Luc Hess, et l’ex impertinent qu’est Philippe Val ont décidé de débarrasser les ondes publiques de ces deux dérangeants caricaturistes. La radio nationale pouvait pourtant s’enorgueillir, dans cette France soumise à la néomonarchie sarkozyenne, d’être un ilot de dérision des pouvoirs en place, de liberté d’expression, d’impertinence politique. Si l’un et l’autre ont pu, rarement, paraître border line, cela ne fut jamais indécent. La vraie indécence médiatique est celle qu’étalent à longueur de journée toutes ces émissions de pseudo réalité qui utilisent et manipulent les misères humaines pour faire de l’audience, transformant les téléspectateurs en voyeurs. Elle a encore de « beaux » jours devant elle.
Il ne serait pas juste, bien sûr, de jeter le bébé avec l’eau du bain. France Inter reste sans doute une des radios les plus libres de note PAF. Daniel Mermet n’est pas (pas encore ?) viré. Mais il faut cependant s’inquiéter de cette double éviction qui témoigne d’une première tentative de normalisation dont chacun sait qui est l’instigateur. Encore un contre-pouvoir qu'on tente de museler.

 

>> Signez la pétition "Pour le retour de l'indépendance et l'impertinence sur France Inter"

 

La dernière chronique de Stéphane Guillon, le 23 juin 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 08:31

billets.jpgDans l’affaire Woerth, la question n’est évidemment pas de savoir – en premier lieu – si la collusion entre l’ancien ministre du budget et sa femme ont pu être à l’origine de pratiques illégales. En jouant les « père la pudeur » de l’homme intègre, Eric Woerth et tous ceux qui tentent de le défendre essaient de noyer le poisson. Le vrai scandale, d’un point de vue éthique, est que Florence Woerth ait pu accepter de s’occuper de la plus grande fortune de France alors que son mari était à la fois trésorier de l’UMP et en charge du trésor public. De deux choses l’une : ou bien « ces gens-là » vivent dans un monde tellement différent qu’ils sont incapables de mesurer la portée de tels agissements ; ou bien, le cynisme constituant leur pain quotidien, ils se moquent totalement de la morale publique, trop attirés par l’appât du gain, fusse-t-il parfaitement honnête.
La même question se pose évidemment s’agissant, en vrac, de l’utilisation abusive de logements de fonction, de frais de missions démesurés, de cumul salaire de ministre – retraite de parlementaire. Dans une France qui supprime les postes d’enseignants spécialisés, qui réduit l’accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle, qui refuse de prendre en compte la pénibilité au travail, qui veut faire passer les chômeurs pour des assistés et les jeunes pour des fainéants, ou encore – la liste est longue - qui met les cinquantenaires en pré retraite, dans cette France sarkozyenne-là, l’indécence d’une certaine classe politique (qui touche malheureusement tous les partis) donne la nausée.

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 11:28

prison2.jpg« Conditions de détention indignes ». Une nouvelle fois, après Nantes et Caen, la justice française donne raison à des détenus qui dénonçaient leurs conditions de détention. Le tribunal administratif du Rouen vient ainsi de condamner en référé l’Etat à indemniser 38 personnes qui se plaignaient d'être incarcérées ou de l'avoir été « dans des conditions n'assurant pas le respect de la dignité inhérente à la personne humaine ».
Il en est ainsi de notre système pénitentiaire. Régulièrement, et plus encore depuis la parution, en 2000, du livre de Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la santé, le monstre hideux de notre système carcéral sort la tête des souterrains de notre République, le temps d’une indignation. Avant que le couvercle de notre société sécuritaire ne se referme dessus. Malgré les nombreux rapports, les condamnations de la Cour européenne des droits de l’Homme et la vigilance de l’Observatoire international des prisons.
L’indignité des conditions de détention est le signe de l’indignité générale de notre système pénitentiaire. Parce qu’il est criminogène. Parce qu’en  plus de priver les détenus de liberté, il leur retire le droit à l’intimité, au plaisir, et, souvent, à l’éducation, à l’hygiène, aux soins, à la réinsertion. On ne le redira jamais assez : à trop traiter les détenus comme des animaux, à nier et bafouer trop souvent leur humanité, on finit par les transformer en animaux, laissant s’instaurer, au sein même des établissements, une véritable « loi de la jungle », où les plus forts s’imposent aux plus faibles, par la violence, le racket, le viol.

 

vasseur.jpgGênée aux entournures. Interrogée sur cet état des lieux le 15 juin sur France Inter, Michèle Alliot-Marie a servi le discours politiquement correct de rigueur.
Elle est apparue beaucoup plus gênée aux entournures lorsqu’avec insistance, Nicolas Demeurant puis Thomas Legrand lui ont demandé si elle militait en faveur du non cumul de son salaire de ministre (quelques 17 000 euros mensuels) avec sa « retraite » de parlementaire (elle a annoncé 4 000 euros). La ministre UMP de la justice a résisté tant bien que mal à l’assaut, refusant de s’engager sur une voie aussi dangereuse… Elle s’est même défendue en affirmant sans rire qu’au nom de ses idées, elle a refusé des emplois bien plus lucratifs qu’on lui a plusieurs fois offerts dans le privé.
A l’heure où l’on s’apprête à faire travailler plus longtemps les salariés du privé, ces derniers apprécieront.
On ne va évidemment pas résoudre la crise économique en réduisant les revenus des ministres. Mais la politique est aussi faite de symboles. Et celui-ci est désastreux.
Quelle justice – dans tous les domaines - pouvons-nous réellement créer dans notre pays quand la ministre de la justice elle-même n’a même pas le courage de remettre en cause le moindre privilège ? A force, l’indignité déborde des murs gris de nos prisons. A moins que ce ne soit l’inverse.

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  • Pascal Martineau
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.

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Président de  l'Academie des écrivains publics de France

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