Compte tenu de la place que représente Jeanne d'Arc dans l'histoire d'Orléans, sans doute est-il indispensable que cet épisode de notre histoire soit célébré
chaque année.
Faut-il, pour autant, que la municipalité y consacre chaque année un peu plus de moyens (plus de 100 000 euros en 2007 par rapport à 2006) pour un résultat somme toute assez équivalent. Si l'on
tient compte de tout ce qui a disparu des fêtes (délégations et musiques étrangères), on est en droit de se demander où vont ces sommes astronomiques !
Mais ces fêtes, posent, sur le fond, un autre problème plus essentiel de mon point de vue, en particulier si l’on considère que l’autre grand événement « culturel » orléanais est constitué par le
Festival de Loire qui a lieu tous les deux ans. Là encore je n’ai rien contre cet événement populaire qui ouvre notre ville sur le fleuve royal. Mais je souhaiterai aussi que la fête, à Orléans,
ouvre aussi (je n’exclue donc pas l’un par rapport à l’autre) notre ville et ses habitants sur l’avenir, sur la culture contemporaine.
Une sorte d'âge d'or. Il est beaucoup question de Nantes dans les commentaires. Qui se souvient de Royal de Luxe, cette troupe qui a
animé et anime encore la ville de Nantes avec beaucoup de succès, proposant à une population très diversifiée, une culture à la fois moderne, audacieuse et populaire ? C’est ce type d’animation
qui manque à Orléans, même si celle-ci a su accueillir, il faut le reconnaître (mais pour le coup c’est plus élitiste) des artistes tels que Nadj ou Olivier Py ou encore Christophe Maltot.
D’autant que cette « sacralisation » - toujours plus importante d’année en année -, à laquelle on assiste à l’occasion des fêtes johanniques n’est pas sans poser question. Cette époque de notre
histoire est parfois présentée comme une sorte d’age d’or. On y « glorifie » la guerre et les combats. Que penserions-nous si, dans 500 ans, on « célébrait » ainsi nos guerres du 20e et du 21
siècles ? Pensez-vous que toutes celles et ceux qui subissaient la guerre au Moyen Age seraient heureux de la voir ainsi magnifiée ? Est-ce un exemple pour nos enfants que de valoriser ainsi les
mœurs guerrières ? N’aurions-nous pas plutôt intérêt à valoriser ce qu’il y a de pacifique dans l’homme et dans notre histoire ?
Le Moyen Age n’est pas le moment le plus glorieux de notre histoire, loin s’en faut. C’est une époque où sévissait encore l’esclavage, où la seule loi qui valait était celle du plus fort, où
régnait une très grande insécurité, où les femmes avaient un statut très inférieur à celui de l’homme, où le travail des pauvres entretenait l’oisiveté des riches (déjà !).
A côté de ces fêtes qui célèbrent le passé, je souhaite donc aussi pour notre ville une ouverture à des cultures plus audacieuses. <
Mon commentaire sur le fêtes de Jeanne d'Arc 2007 publié sur le blog de La République du Centre
et ce que La Rép' a publié...