L’Eglise catholique n’en finit pas de se recroqueviller sur ses certitudes. La béatification le 28 octobre à Rome, de 498 « martyrs » des Républicains espagnols est un véritable scandale. Un voile de honte jeté sur le message évangélique. Après l’autorisation de la peine de mort dans la catéchisme, après les interdictions en tout genre, après le pardon à Pinochet, après la béatification expresse de Balaguer, fondateur-gourou de l’Opus Dei, le Vatican n’en finit pas de donner au monde l’image d’un Eglise catholique qui condamne et interdit plus qu’elle n’annonce et donne à espérer.
Non seulement cette béatification monstre érige en martyrs des hommes et des femmes qui ont soutenu le régime sanglant du dictateur Franco, mais elle exclut délibérément des prêtres et des religieuses qui ont eux aussi payé de leur vie leur soutien à la démocratie, contre l’oppression.
On savait, depuis que Jean-Paul II avait accordé à l’Opus Dei le rang de prélature personnelle, que cette « secte officielle » bénéficiait, à l’intérieur de l’Eglise, d’une influence considérable. Ce nouvel événement en constitue un preuve supplémentaire. Qui n’a cependant rien d’étonnant : plusieurs ministres de Franco étaient des membres éminents de « L’œuvre de Dieu »
A donner le titre de bienheureux à tout le monde et n’importe qui – comme pour la Légion d’Honneur en France – on va totalement décrédibiliser cet acte déjà peu compréhensible aux yeux de nombreux croyants.
>> A lire sur l’Opus Dei : L'Opus Dei : Enquête sur une Eglise au cœur de l'Eglise de de Bénédicte et Patrice Des Mazery