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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 22:31
300pxconstitution_sceau.jpgArticle 62 de la Constitution française :
« Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application. Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ».

Faisant fi de cette disposition fondamentale de notre République, Nicolas Sarkozy a décidé de saisir le Cour de Cassation pour tenter de contourner la censure du Conseil constitutionnel à propos de la loi sur le rétention de sécurité. Les sages de le rue d'Ulm ont, en toute logique, au nom de l'article 62, refusé l'effet rétroactif de la loi. Et ça, ça énerve le président de la République. Il n'aime pas qu'on lui résiste. Faut le comprendre : sans rétroactivité, la loi ne sera appliquée au mieux que vers 2020 compte tenu du type de peines auxquelles cette loi s'applique. Sans oublier les nombreuses restrictions d'usage introduites par la décision constitutionnelle. Mais Nicolas Sarkozy est un homme pressé, qui n'aime pas qu'on lui résiste. Alors, pour ne pas perdre la face, l'impétueux président tente de faire croire qu'il peut encore faire mordre la poussière à l'honorable assemblée présidée par le très chiraquien Jean-Louis Debré. Vaine manoeuvre de diversion. Sauf à provoquer une très grave crise institutionnelle, il n'y a aucune raison pour que la Cour de Cassation dédise le Conseil constitutionnel. La dernière fois qu'une loi pénale a été rendue rétroactive, c'était... sous le régime de Vichy.

Reste que cette loi, même retoquée, est dangereuse et liberticide. Sur le site de Rue 89, « Georges Fenech, rapporteur de cette loi et ancien magistrat, désireux d’illustrer l’existence de mécanismes analogues chez nos voisins : "La mesure de 'détention sûreté' a été introduite dans le Code pénal allemand en 1933"».  « Il omettait cependant de mentionner que ce texte fut adopté le 24 novembre 1933 à l’initiative du chancelier du Reich de l’époque, un certain Adolf Hitler » précise l'enseignant-chercheur.
Dans un interview accordée au quotidien Le Monde, Robert Badinter affirme que « nous sommes dans une période sombre pour notre justice ». « Lorsque j'étais président du Conseil constitutionnel (1986-1995), explique le sénateur des Hauts de Seine, j'avais posé sur mon bureau une affichette : "Toute loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise. Mais toute loi mauvaise n'est pas nécessairement anticonstitutionnelle." Le fait que la loi sur la rétention de sûreté ait été jugée conforme à la Constitution ne change pas sa nature : ce sera toujours une mauvaise loi. Il y a eu des heures de gloire pour la justice : la fin de la torture, du bagne, l'abolition de la peine de mort, la possibilité pour un citoyen français de faire un recours à la Cour européenne des droits de l'homme. Aujourd'hui, nous sommes dans une période sombre pour notre justice ».
Plus encore, après d'autres récemment adoptées sous le régime Chirac-Sarkozy, cette loi remet en cause des valeurs fondamentales de notre société. Le "chanoine" Sarkozy (comme l'appelait récemment un ami) n'a de cesse depuis quelques mois de rappeler les racines chrétiennes de notre République. S'il est une valeur fondamentale du christianisme, c'est la rédemption. S'il est une valeur que cette loi sur la rétention de sécurité bafoue allègrement, c'est la rédemption. Enfermer un humain le plus longtemps possible, voire "à vie", c'est ne plus espérer en l'Homme, c'est ne plus croire en cette idée essentielle : un être humain peut toujours s'améliorer. Le nier, c'est réduire l'humain à l'état d'animal.
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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 21:26
"Rien n'est plus émouvant pour un enfant que l'histoire d'un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui" a affirmé Nicolas Sarkozy pour défendre son idée de parrainage d'enfants victimes de la Shoah par des élèves de CM2.
Le prenant au mot, un anonyme grand-père a eu l'idée suivante qui circule désormais sur la toile : il propose au président de la République que désormais chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants victimes des lois Hortefeux contre l'immigration. Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l'existence d'un enfant renvoyé par avion de son pays pour une destination inconnue et incertaine.


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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 13:50
J'ai eu l'occasion de dire ici à la fois l'estime que j'ai pour Simone Veil et aussi mon incompréhension face au soutien qu'elle a apporté à Nicolas Sarkozy. C'est donc fort de ce double sentiment que je reproduis ci-dessous l'aticle paru sur le site internet de L'Express sous le titre : "Shoah en CM2 : Simone Veil fustige l'idée de Sarkozy".

"A la seconde, mon sang s’est glacé". Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine.
"C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l’ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école."
Aux yeux de Simone Veil, la suggestion du président de la République risque, en prime, d’attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif ?" s’interroge-t-elle.

>> Lire aussi à ce sujet le point de vue d'Hélène Mouchard Zay paru dans La République du Centre du 16 février

>> Lire également (avec toutes mes excuses à l'auteur pour cet oubli bien involontaire) l'interview d'Hélène Mouchard-Zay réalisée par Mourad Guichard et publiée sur le site de Libé Orléans.
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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 10:53
A l’heure où les revenus des grands patrons ont augmenté de 40%, il semble impossible de loger correctement une « bonne » dans la ville la plus chère de France : Neuilly sur Seine. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Sarkozy. Cinq pompiers en ont été les victimes quand ils on tenté, en 2002, d’éteindre l’incendie qui s’était déclaré dans une « chambre de bonne » louée « au noir » sous les toits d’un immeuble neuyen appartenant à une « Madame de ».
L’ancienne commune du président arrive en seconde position dans le palmarès, établi par la Fondation Abbé-Pierre, des villes de plus de 50 000 habitants ayant fait le moins d’efforts en matière de logement social. Avec un taux de 2,6% (à comparer aux 20% exigés par la loi SRU), Neuilly sur Seine s’était engagé à construire 1 324 logements en cinq ans. Seuls 181 sont finalement sortis de terre.
Forcément, face un bilan aussi désastreux et sans préjuger bien entendu de ce que décidera le tribunal correctionnel de Nanterre, la petite guéguerre UMP-UMP politico-familiale qui se déroule sur les bords de la Seine prend un relief encore plus ridicule et pitoyable. Elle pourrait même porter à rire si elle n’était, malheureusement, très symptomatique de la conception du pouvoir que se fait le président de la République.

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25 décembre 2007 2 25 /12 /décembre /2007 17:56

"La paille en queue", de Thierry Esther, avec la très aimable autorisation de l'artiste (voir ci-dessous)Noël et la nouvelle année sont des temps d'espérance. Des moments où, un peu plus que d'habitude, on se met à rêver d'un avenir meilleur. A l'instar des enfants qui font leur liste au Père Noël, j'ai écrit la liste de mes voeux les plus chers, pour notre monde et pour les hommes et les femmes qui y habitent. Je vous invite, vous aussi, à me faire part de vos voeux pour compléter et enrichir cette énumération partielle et partiale.


Pour 2008 et après, je nous souhaite :

La liberté en Palestine
Un monde sans Poutine, Bush, Khadafi, Ahmadinejad
Des papiers pour les sans papiers
Pas de ministère de l'immigration
Un toit pour les sans abri
Plus de ghettos, plus de racisme
Des villes où on apprenne à vivre les uns avec les autres et pas les uns à côté des autres
Du respect pour notre Terre
Partager et préserver les richesses naturelles plutôt que de les dilapider
Plus jamais d'enfants soldats
Pour tous les humains, le pain quotidien
De l'amour,
De la tendresse
Et plus d'humanité pour tous les humains et pour chacun d'eux

Thierry Esther, artiste-peintre, photographe d'art et concepteur-designer exposera ses oeuvres à la galerie Pictura à Bourges du 25 février au 15 mars 2008. Vernissage le 29 février.
 
>> le site de Thierry Esther

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 15:54

Le regard d'Annie Goetzinger qui accompgane la chronique de Bruno FrappatDeux ans après les « émeutes» qui avaient pris naissance à Clichy-sous-Bois, les événements tragiques de Villiers Le Bel ont réactivé la machine médiatique à faire peur… et à dire tout et n’importe quoi.
Pour éclairer notre lanterne citoyenne, prendre un peu de recul et laisser dire (bien mieux que je ne le ferais) à d’autres ce que je pense, je vous propose deux analyses qui me semblent particulièrement pertinentes. A lire, à écouter et à méditer.

 

Une chronique d’une part. L’humeur des jours de Bruno Frappat dans La Croix du 1er décembre. Son article intitulé « Il y a le feu de l’autre côté » se termine ainsi :
« Prenons un de ces mots: ils ont « la haine ». D'où vient-elle ? Elle ne naît pas spontanément dans le cœur d'un enfant, la « haine ». Elle naît du sentiment de se trouver de l'autre côté des choses, de la vie, du bien. Du mauvais côté d'une frontière. Du mauvais côté des murs de séparation, murs symboliques ou murs réels. C'est quoi le contraire de la haine? Eh bien, figurez-vous, c'est l'amour. Voilà un bien grand mot! Un gros mot, pour ainsi dire. A faire se plier en quatre de rire les forces de l'ordre comme celles du désordre. Vous voulez mettre de l'amour là-dedans? Et si on essayait? Si on prenait, pour une fois, le parti de rechercher la source de ces maux et de ces mots négatifs dans l'image de soi que peuvent avoir ces « jeunes »? Image de soi, quès aco ? Psychologie de bazar ! Non : quelqu'un qu'on n'aime pas ne s'aime pas. Et il est en route pour la haine. »

Une interview, d’autre part. Celle du sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherches au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, par Laurence Luret, dans la cadre de Parenthèse, sa toujours passionnante chronique dominicale.
Violences urbaines ou voyoutocratie? "Voyoutocratie" a déclaré le président de la République Nicolas Sarkozy à propos des violences cette semaine à Villiers le Bel. Et si notre société avait les banlieues et les bandes qu'elle mérite ?.  Le coauteur d’un livre intitulé Les bandes de jeunes y décrypte le récent discours de Nicolas Sarkozy à la télévision, pour mieux le dénoncer.
S’appuyant sur des années de recherches « toutes tendances confondues » menées tant en France qu’aux Etats-Unis, Laurent Mucchielli s’inscrit en faux contre deux idées reçues. Il affirme d’une part qu’il est « absolument faux » de dire que l’émeute serait une activité de délinquance ; d’autre part qu’il « faux » de croire qu’une minorité violente prendrait en otage tout un quartier. 

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 21:19
Le dessin de Charb de Charlie HebdoCharlie Hebdo et l’épiscopat français : même combat. Il fallait que l’heure fût grave pour retrouver ainsi sur le même terrain de contestation l’hebdomadaire satirique assez fréquemment anticlérical et l’Eglise catholique de France. La « faute » au député UMP Mariani et à son amendement prévoyant de soumettre à des tests ADN des enfants étrangers faisant l’objet d’une demande de regroupement familial.
L’heure est grave en effet. Car, en autorisant l’utilisation de la bioéthique pour le contrôle social,  ce texte ouvre la voie à d’autres recours aux tests ADN à des fins qui pourraient gravement porter atteinte à nos libertés individuelles. Ce texte remet en cause des fondements éthiques de notre société démocratique.
Les évêques français, dans leur déclaration rappellent que « les chrétiens refusent par principe de choisir entre bons et mauvais migrants, entre clandestins et réguliers, entre citoyens pourvus de papiers et d’autres sans papier. Quels qu’ils soient, ils sont nos frères et soeurs en humanité ».
Quant à Charlie Hebdo, il a lancé une pétition intitulée "Touche pas à mon ADN" dans laquelle les déjà très très nombreux signataires (dont je suis) déclarent que « nous sommes donc face à un amendement qui, sur les plans éthique, scientifique et du vivre ensemble introduit des changements profondément négatifs ».
L’UMP de Nicolas Sarkozy montre une fois de plus son vrai visage. Celle d’une droite qui essaie, peu à peu, de rétablir des « valeurs » qui remettent au cause non seulement Mais 68 et le Front populaire, mais jusqu’à la Révolution française elle-même.

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 21:55

Ne laissons pas le champ libre aux ultras libérauxJe l’affirme sans hésiter : il faut réformer les régimes spéciaux de retraite et s’acheminer vers un régime universel commun à tous les salariés. Je sais, ça va faire grincer des dents. Mais au nom de quelle conception de la solidarité, des régimes conçus à un moment où les conditions de travail étaient très différentes d’aujourd’hui seraient-ils immuables pour l’éternité ? Quelle est la logique d’un système dans lequel le régime général (celui des salariés du privé) finance les déficits des régimes déficitaires ? Qu’est-ce qui justifie qu’une infirmière, une caissière de supermarché ou un ouvrier du bâtiment (dont on connaît pour chacun de ses métiers les très dures conditions de travail) doivent à la fois travailler jusqu’au moins 60 ans mais, de surcroît, participer au financement de la retraite des conducteurs de train ou de rames de métro qui cessent leur activité à 50 ans ? A ces trois questions, je réponds « rien » sans hésiter.
Il est donc indispensable de réformer l’ensemble du système, au nom de notre conception socialiste de l’égalité et de la solidarité mais aussi pour préserver un système général de retraite par répartition que d’aucuns voudraient mettre à bas.

Réflexion plus globale. Réformer donc. Pas comme la droite entend le faire bien entendu, sans concertation véritable et, avec derrière la tête, la volonté d’imposer la retraite par capitalisation. Mais dans le respect de valeurs de solidarité et d’humanisme qui sont celles des hommes et des femmes de progrès.
Mais surtout, l’erreur, serait, selon moi, de ne traiter que du seul problème des retraites, sans intégrer celui-ci dans une réflexion plus globale sur l’organisation de la vie active dans sa totalité.
La retraite n’est qu’un des éléments de cet ensemble. Il faut intégrer à notre réflexion toutes les périodes, toutes les composantes de notre vie active : les emplois occupés et leur pénibilité, les congés maternité et paternité, la formation continue, le temps libre, les activités bénévoles et militantes, les mandats électifs politiques, syndicaux et associatifs. 

"Capital vie active". Je suis partisan d’un système dans lequel chaque être humain disposerait d’un « capital vie active » composé des différents éléments que je viens d’évoquer et dont la répartition serait fonction de plusieurs facteurs : la durée de la formation initiale, le niveau d’études, le nombre d’enfants, la mobilité professionnelle, la pénibilité du travail, l’évolution des technologies et du marché de l’emploi, la durée hebdomadaire du travail (et j'en oublie sans doute). Un seul exemple : personnellement, j’aurais été prêt à accepter de « sacrifier » quelques années de retraite pour cesser toute activité professionnelle pendant deux ou trois lors de la naissance de mes enfants. Certes, la retraite me permettra de consacrer du temps à mes petits-enfants mais je regrette de n’avoir pu, pour des raisons financières, avoir plus de temps pour m’occuper de mes enfants dans leurs premières années. On pourrait multiplier les exemples.

Reculer pour mieux sauter. Le chantier est complexe, vaste et semé de très nombreuses embûches. Mais vouloir le régler de manière partielle ne sera que reculer pour mieux sauter. Le statu quo serait suicidaire. Car il laisserait le champ libre aux ultras libéraux qui ne rêvent que de tuer notre système par répartition. Seuls des réformistes audacieux, des hommes et de femmes de progrès, auront, comme leurs prédécesseurs dans la longue histoire sociale de notre pays, le courage politique de réformer ce système dans le sens d’une réelle égalité, d’une solidarité renforcée et d’une plus grande justice.
 

NB :
la réflexion que je propose va évidemment de pair avec celle, tout aussi indispensable, d’un régime de retraite unique. En particulier à un moment où l’on apprend que l’exonération des charges sociales sur les stock-options représente pas moins d’un quart du déficit de la Sécurité sociale. <

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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 15:21
Une des deux éoliennes de 4 MW installées à DundeeC’est sans conteste un très beau coup médiatique. Mais c’est beaucoup plus que cela, surtout si l’on considère les sommes investies et les difficultés rencontrées : l’installation de deux éoliennes sur le site de l’usine Michelin de Dundee en Ecosse constitue un véritable pari sur l’avenir.
Pari écologique bien sûr. Car avec ces deux wind turbines installées par Ecotricity, Michelin produit 40 % de l’énergie nécessaire annuellement au fonctionnement de l’unité de fabrication de pneumatiques, soit une économie, pour notre atmosphère, de 7000 tonnes de CO2. Dans les périodes de vent fort – et ce n’est pas ce qui manque en Ecosse et dans cette région en particulier – l’électricité produite par les deux éoliennes suffit à 100 % des besoins de l’usine.
Pari industriel ensuite. En investissant aussi lourdement, Michelin Grande Bretagne donne au site de Dundee des gages supplémentaires de longévité, à un moment où, on le sait bien à Orléans et en France, la multinationale clermontoise n’hésite pas à se délocaliser hors d’Europe. En outre, la réduction de la facture énergétique de l’entreprise doit permettre de produire des pneumatiques à un moindre coût, favorisant ainsi la place de la marque au bibendum sur un marché très concurrentiel.
Pari citoyen enfin, car installer deux engins hauts de 85 mètres à proximité d’une zone habitée ne s’est pas fait sans d’âpres discussions. Il a fallu expliquer, rassurer, résoudre les quelques désagréments générés par les deux éoliennes : brouillage de la réception télé, effets stroboscopiques de la lumière en cas de fort ensoleillement, bruit. De nombreuses réunions ont eu lien avec les riverains et un numéro vert a été mis à la disposition des habitants de Dundee.
Face à une telle réussite, et même si la France n’est pas l’Ecosse en matière de force des vents, on ne peut que s’étonner du fait que de telles « micro-initiatives » de production d’énergie renouvelable ne fleurissent pas un peu partout, là où c’est possible, à Orléans et sur l’ensemble du territoire de notre pays. Ce qui serait une manière – concrète, rentable et pas « gadget » – de mettre en application tous les beaux et généreux discours sur le développement durable. Ce qui demande évidemment « un peu » de courage politique, pour remettre en cause à la fois notre système hyper-centralisé de production d’énergie et le dogme du nucléaire. <
 
* Fabriquer des pneumatiques avec de l’air frais
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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 22:54
J'avais écrit à Simone Veil pour lui dire à la fois mon admiration pour elle et mon incompréhension de son soutien à Nicolas Sarkozy.
Alors que je terminai en disant que j'attendrais sans doute longtemps sa réponse (page 1, page 2), j'ai reçu celle-ci moins d'une semaine après l'envoi de ma lettre.
Sans qu'elle me convainque sur la personnalité du désormais président de la République, je reconnais la franchise de sa réponse. Et j'approuve ce qu'elle dit concernant l'attitude plus qu'équivoque de François Mitterrand vis à vis de certains collaborteurs du régime nazi. 
Mais je persiste à penser que la politique de l'ancien ministre de l'Intérieur est contraire aux idéaux qu'elle défend.<
 
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Profil

  • Pascal Martineau
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.
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