1 novembre 2008
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Serge Grouard est un sacré farceur. Voilà qu'il vient d'obtenir de Jean-Louis Borloo qu'il revienne à
Orléans donner son absolution à sa politique de développement durable. Au menu, explique Mourad Guichard sur LibéOrléans : « La thématique des villes durables et des transports collectifs en
site propre ». C'est le comble. Celui-là même qui, en 2001, a fait campagne contre la seconde ligne de tramway vient aujourd'hui s'enorgueillir de cet équipement qu'il a tant combattu
et décrié. Rappelons nous toute l'énergie déployée par le maire d'Orléans pour empêcher le choix du tramway comme mode de transport pour la seconde ligne de tramway. Puis, toutes ses manœuvres
pour retarder sa réalisation au point que l'on ne sait plus vraiment aujourd'hui quelle année elle entrera en service. Enfin toutes ses fins de non recevoir à vouloir privilégier le site propre
(faubourg Madeleine et rue des Carmes).
Pour donner un peu de réalité à un discours qui promet d'être très virtuel, Serge Grouard pourra toujours resservir au ministre, pour la énième fois, la pile à combustible installée dans un HLM
de la Source et qui, malgré son succès interplanétaire, n'a malheureusement pas, pour le moment, fait école à Orléans même.
>> Voir La saga du tramway
28 octobre 2008
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Sous le titre énigmatique « Les CAP, c'est comme un jeu de
hasard... tu gagnes ou tu gagnes pas », le syndicat CFDT de la Ville d'Orléans offre au personnel municipal, à l'occasion des élections aux commissions administratives paritaires (CAP),
un billet de tombola qui permet de gagner... des places pour le cinéma Pathé ! Quelques semaines après que le gérant des complexes en question s'est répandu en insultes contre la presse locale et contre Jean-Pierre Sueur, on aurait pu attendre du syndicat un peu plus de discernement. Pour garder
une saine distance vis à vis d'un individu assez peu fréquentable et pour soutenir, de préférence, un cinéma qui risque aujourd'hui de fermer ses portes. Qui plus est, compte tenu du nombre
d'agents que compte notre ville, les vingt places à gagner constituent une maigre loterie. On aurait pu espérer plus de générosité. Pas malin, plus radin.
23 octobre 2008
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Il était
sans mandat depuis sa double défaite aux municipales et aux cantonales en mars dernier. Grégoire Mallein, avocat plaidant à Paris, habitant le centre-ville d’Orléans, ancien
conseiller général éphémère de l’Argonne, est désormais conseiller municipal d’opposition à Saint-Jean de Braye. Par la grâce du jeu des chaises musicales et de la démission de Jacques Chevalier,
maire sortant et sorti. L’inclassable électron libre du petit monde politique orléanais, membre du parti radical valoisien, retrouve ainsi un ancrage politique dans l’agglomération, au moment même
où un autre figure agitée, le sécuritaire Florent Montillot, recentre son image pour mieux cacher ses idées extrêmes.
Belles paroles. Comme toujours, Grégoire Mallein tient un discours très
soft : « Modérer et contrôler » confie-t-il à Sandrine Séon dans La République du Centre du jeudi 23 octobre. Mais il se méfier des apparences comme des belles paroles. Et celles
et ceux qui connaissent un peu le personnage savent très bien que derrière un profil apparemment lisse se cache un homme aux idées parfois assez dures, en particulier sur les questions
économiques.
Reste que ce nomadisme politique est toujours déconcertant. Qu’il soit de droite ou de gauche (rappelons-nous Jack Lang quittant Blois pour une circonscription du Pas-de Calais gagnée d’avance).
Car, pour ma part, je reste persuadé qu’un ancrage prolongé sur un territoire où l’on habite réellement est une condition indispensable à l’exercice d’un mandat électoral local efficace.
22 octobre 2008
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African footprint. « Empreinte de pied
africain ». Samedi 18 octobre, Patrick Sébastien nous a encore étonnés. Parmi les trouvailles, ce soie-là, une
troupe de jeunes danseurs-bruiteurs de Soweto : African footprint. Une équipe « rouge » et une « jaune ». Du vrai spectacle. Du genre qui donne ses
lettres de noblesse à la télévision publique. Car, en voyant ces jeunes sud-africains, j'ai aussitôt pensé, par contraste, à Koh Lanta (TF1) d'une part et Incroyables talents
(M6), d'autre part. Deux facettes de cette pseudo téléréalité qui envahit nos petits écrans, les gangrène chaque jour un peu plus. Du factice, de l'émotion préfabriquée, du vrai-faux spectacle où
les images sont montées, manipulées, tronquées pour correspondre à un produit calibré destiné à trouver sa place entre plusieurs écrans publicitaires.
Névroses sublimées. A l’inverse, Patrick Sébastien – dont on peut
critiquer le style mais qui, à l’instar d’un Michel Drucker, n’a jamais succombé aux sirènes de la télévision privée – est un formidable découvreur de talents. Il nous offre chaque mois du
spectacle vivant, où les artistes ne servent ni de faire-valoir, ni de sujet de dérision et de moquerie à des pseudo-juges, artiste hasbeen en mal de notoriété, transformant les
spectateurs – consentants- en complice d’un voyeurisme malsain ; un divertissement où ceux qui se produisent sont des artistes à part entière, qui ne sont pas là pour étaler devant des millions
de téléspectateurs consommateurs passifs leurs névroses sublimées par des images trafiquées.
22 octobre 2008
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Depuis tout ce temps que j’habite à Orléans, je ne m’en
étais pas encore rendu compte : il y a une rue Adolphe Thiers à Orléans, dans le quartier du Châtelet. Bien entendu,
cette appellation ne date pas d’hier. Chef de l’Etat et du gouvernement réfugié à Bordeaux après l’invasion prussienne, il conclut le traité de Francfort avec Bismarck en 1871. Les Parisiens
refusent ce traité et s’insurgent. La « Commune de Paris » sera réprimée dans le sang par Thiers. Georges Clemenceau, maire de Montmartre pendant la Commune dira de lui : « Thiers, le type
même du bourgeois cruel et borné qui s’enfonce sans broncher dans le sang ».
On imagine facilement qu’un tel baptême a eu lieu sous une municipalité de droite. Mais on aurait pu penser que le nom de ce triste sire fût effacé des murs de notre ville depuis.
Certes, de nombreuses villes, en France, de droite comme de gauche, comptent une rueThiers. D’autres, même encore, une rue Staline. Il y a quelques années, le maire UMP de Chartres a débaptisé la
place François-Mitterrand de sa ville. Non pas à cause de l’attitude équivoque que l’ancien président de la République a pu avoir durant l’Occupation. Mais par un puéril antisocialisme
revanchard.
Avec Thiers ou Staline, on est dans un tout autre cas de figure. Il n’y a pas de honte à changer le nom d’une voie lorsque celle-ci fait injure à l’histoire.
17 octobre 2008
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« Tout ça pour ça » écrit Anne-Marie Coursimault dans son billet de La République du Centre de ce vendredi 17 octobre. La
veille, aux alentours de 8h, un conducteur de bus alerte la police municipale pour un chahut qui se déroule à l’intérieur du véhicule. « Un simple chahut » . Toutes sirènes hurlantes, la
cavalerie débarque. Mais dans l’impossibilité de poursuivre leur chevauchée sur la chaussée, ils s’engagent « carrément sur la petite esplanade réservée aux piétons, située juste devant le
faubourg Bannier, qui facilite la traversée nord du carrefour » (photo ci-contre) raconte la chef d'agnce de La Rep', obligeant des piétons à s’arrêter précipitamment.
Qui n’a pas jamais vu les voitures la police municipale débouler à toute vitesse dans les rue d’Orléans ? Comme on dit aujourd’hui, « ils s’y croient » ! Avec à leur tête le shérif Montillot, nos «
cow-boys » municipaux ont parfois tendance à dépasser la ligne… blanche.
16 octobre 2008
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Le jeune supporter d’origine tunisienne interrogé
hier soir mercredi 15 octobre au « 20 heures » était certes accablant et pathétique. Justifier la bêtise d’un « effet de foule » absurde par « c’est pas la France qu’on sifflait mais
l’équipe de foot » ne tient pas la route, surtout, quand il reconnaît, tout de suite après, qu’il n’aimerait pas que l’hymne tunisien soit ainsi insulté. Au lieu de calmer le jeu, il en
rajoutait une couche.
Il n’est pas le seul. Le tohu-bohu sarkozien autour de cette Marseillaise sifflée ne fait rien pour apaiser les
esprits. Intervention fulgurante, convocation sine die de Roselyne Bachelot, promesse d’interruption des matches si ça se reproduit (alors que c’est du seul ressort des arbitres)…On n’est
pas loin de « la patrie en danger ».
Haine. Remarquez, ça n’est pas tellement le fait que l’on vilipende la
Marseillaise qui me gêne, tant ses paroles haineuses et sanglantes font « tâche » sur un terrain de sport où on en appelle sans cesse au fair-play. Mais toute cette haine déversée sur la pelouse du
Stade de France a quelque chose d’inquiétant.
Aussi, au lieu de se contenter de jouer les vierges effarouchées, on devrait, en haut lieu, s’interroger sur les causes d’un tel phénomène. D’autant que le monde du football n’en est pas, en ce
domaine, loin s’en faut, à son premier coup d’éclat.
Drapeau tricolore. Comment, en effet, tant de jeunes supporters, français
pour la plupart en arrivent à rejeter autant leur terre natale ? Pourquoi ne trouvent-ils de refuge identitaire que dans une communauté étrangère qui n’est pas, au départ, la leur ? Mais on préfère
sans doute agiter frénétiquement le drapeau tricolore et se draper dedans l’air outragé plutôt que de se poser les questions qui fâchent. Le ministre de l'immigration, de l'intégration,
de l'idendité nationale et du développement solidaire (des mots qui renvoient tous au clash de France-Tunisie), Brice Hortefeux, peut tranquillement poursuivre sa sale besogne.
16 octobre 2008
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Tout se complique. Il y a d’abord cette Halle de la Charpenterie, défigurée par l’obstination grouardienne et dont l’avenir immédiat semble compromis.
Il se dit de plus en plus fort en effet, que, suite à l’annulation, par le Conseil d’Etat, de l’autorisation d’implantation d’un hypermarché Leclerc à la Chapelle Saint-Mesmin, le patron orléanais du grand distributeur ne serait plus très chaud pour installer un espace culturel place de la Loire. Ce qui, évidemment, bloque l’ensemble du
projet.
Ensuite, juste en face, accroché à l’est du jardin de la Charpenterie, un bâtiment flambant neuf a été construit qui devait, dans un premier temps, accueillir un espace public dédié aux nouvelles
technologies de l’information. Mais comme il fallait bien redonner un toit au chef étoilé Philippe Bardau pour cause de destruction des Antiquaires et du Next Door (dans la cadre
de la restructuration du quartier), la mairie a proposé au cuisinier orléanais de se réinstaller
dans deux endroits proches : le Jardin de la Charpenterie donc, et, en contrebas du quai du Châtelet, rue de la Pierre-Percée, dans la somptueuse « Maison de la Coquille » (vous suivez
?). Mais là aussi, ça coince. Un conflit opposant le propriétaire de cette bâtisse du XVIe siècle à l’entrepreneur chargé de la rénover, Philippe Bardeau aurait pour l’instant tout mis en stand-by.
Incapacité. Après le départ de Bouchara de la place du Châtelet, tout cela
fait vraiment très désordre, s’agissant d’un projet qui se voulait être une vitrine d’Orléans et de la politique de rénovation conduite par Serge Grouard.
Cette saga de la Charpenterie prouve une fois de plus
l’incapacité de cette municipalité – très à l’aise en revanche pour communiquer - à mener concrètement à bien des projets de grande envergure. En cette matière comme d’en d’autres,
« rien n’est simple » il est vrai. Mais là, vraiment « tout se complique » (Sempé).
14 octobre 2008
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Voila une crise qui tombe à pic. On ne peut affirmer, bien entendu, que Nicolas Sarkozy a souhaité cette crise, même si sa politique libérale n’arrange rien.
Cependant, au moment où la plupart des clignotants économiques sont au rouge en France, ce cataclysme financier arrive à point nommé. Comment le président de la République et son gouvernement –
conseil d’administration auraient-ils fait pour expliquer l’échec patent de leur politique sans cette « providentielle » crise ? Ils auraient dû justifier l’injustifiable, à grand renfort de langue
de bois. Désormais, plus besoin. Telle Toinette à Argan dans Le Malade imaginaire qui rend malicieusement le poumon responsable de tous les maux de son maître, Nicolas Sarkozy, le « fort-en com' » peut répéter à
l’envi : la crise, la crise, la crise !
14 octobre 2008
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Marques de rouge à lèvres sur la joue en sueur du boxeur. « Je les embrasse pour m’excuser du mal que je
leur fais ». Cette phrase de Nong Toom, champion travesti de boxe thaïlandaise - interprété par Asanee Suwan - dans Beautiful boxer résume à elle seule le film qui a clos dimanche 12 octobre le 3e festival de films gays et lesbien d’Orléans : le contraste entre la violence de ce sport
et la tendresse profonde du héros.
Beau travail. Ce long métrage signé Ekachai Uekrongtham fait partie de ces
petits bijoux – du cinéma asiatique en l’occurrence - que le Groupe Action Gay et Lesbien (GAGL) du
Loiret et Christel Grillard en particulier, ont le don d’aller nous dénicher depuis trois ans. Primé dans de nombreux festivals, Beautiful boxer raconte l’histoire vraie d’un boxeur
thaïlandais qui a décidé de devenir un champion pour pouvoir se payer l’opération qui lui permettra d’accorder son corps à son « âme » féminine. Avec des images d’une grande beauté qui font penser
tantôt à Beau travail de Claire Denis, tantôt aux dessins animés de Michel Ocelot (Kirikou en particulier), Ekachai Uekrongtham nous transporte dans univers haut
en couleurs, mêlant violence, humour, émotion et tendresse.
Confidentiel. Une fois de plus, Le GAGL a su, pour cette 3e édition, nous
concocter une programmation de grande qualité. Cependant, malgré une fréquentation en hausse constante d’année en année, ce festival reste encore trop confidentiel, eu égard au niveau
cinématographique qu’il propose. Les films projetés au cinéma des Carmes sont des histoires d’hommes et de femmes confrontés ou impliqués dans des relations homosexuelles. Mais ce sont avant tout
des histoires accessibles à tous et qui peuvent émouvoir tout un chacun, homo ou hétéro. Le public de ce festival est donc encore très identifié. « Pire », on observe même un clivage entre garçons
et filles, les premiers étant largement majoritaires pour voir les films gays et les secondes lors des projections de films lesbiens. Une habituée faisait même remarquer qu’elle ne voyait certaines
lesbiennes qu’une fois par an, à l’occasion du festival. Il reste donc encore beaucoup à faire pour décloisonner le cinéma gay et lesbien, y compris à l’intérieur même de la communauté LGBT.
Histoire de ne pas passer à côté de petits chefs d’œuvre du 7e art que nous offre chaque année cet incontournable festival.
>> Je signale, pour ceux qui voudraient faire oeuvre pédagogique en matière de lutte contre l'homophobie (y compris auprès d'un public d'enfants) le court-métrage Gelée précoce de Pierre Pineaud